Face à cette situation, la fédération européenne IndustriAll Europe s’est positionnée en faveur de la prise en compte des intérêts de tous les salariés en Europe, et a soutenu avec l’ensemble de ses affiliés toutes les organisations syndicales britanniques qui ont menaient la campagne contre le Brexit.
Le calendrier des négociations entre l’Union européenne et le Royaume-Uni est serré, puisque la date officielle de sortie du RU est prévue le 29 mars 2019. En attendant, les discussions se poursuivent, et un accord vient d’être trouvé sur une période de transition entre fin mars 2019 et avril 2021. Cet accord prévoit que, dans cette période, le Royaume-Uni devra respecter les règles de l’Union européenne tout en étant exclu des processus de décision ; en contrepartie, le RU conserverait un accès au marché de l’UE et devrait garantir la sécurité juridique des ressortissants de l’UE.
Si le traumatisme a été fortement ressenti en Europe, ce résultat montre une Grande-Bretagne« écartelée ». Une Grande-Bretagne qui oppose les populations des régions où les revenus sont les plus bas, et qui rejoignent les partis et les idées populistes et nationalistes, aux populations où le niveau de vie et d’éducation est plus développé. N’oublions pas que la grande majorité des électeurs écossais, irlandais du nord, londoniens et de Gibraltar se sont majoritairement prononcés pour le maintien dans l’Union européenne, et ont eu raison.
La position de l’Union européenne d’engager des discussions fermes met en difficulté la Première ministre anglaise au sein de son propre parti. L’enjeu européen est de maintenir l’ensemble des autres États membres dans l’Union européenne, et la Commission européenne doit aussi être vigilante à ce qu’aucun des États ne commence à négocier des accords bilatéraux qui remettraient en cause la valeur des accords européens.
La livre sterling a perdu 30 % de sa valeur depuis le référendum, et nous pourrions voir prochainement une parité avec l’euro, ce qui n’est jamais arrivé depuis le lancement de la monnaie européenne en 1999. Les perspectives de croissance sont revues à la baisse, et la Banque d’Angleterre pourrait être contrainte de relever son taux d’intérêt si l’inflation continuait à déraper.
D’un point de vue social, les conséquences risquent d’être douloureuses pour les citoyens britanniques. La baisse de la livre sterling augmente les prix des matières premières qui sont importées, mais aussi le prix des productions qui sont exportées. Malgré ses 4,5% de taux de chômage, et la position de certains responsables politiques sur l’immigration, la Grande-Bretagne est en manque de main-d’œuvre, en particulier dans les métiers de l’agriculture, de la restauration, et plus problématique de la santé, le manque d’infirmières se faisant durement ressentir depuis l’annonce du Brexit et ses conséquences économiques.
Dans ce contexte, la FCE-CFDT soutient les propositions d’IndustriAll Europe :
> Accès mutuel sans droits de douane et sans barrières entre le marché intérieur de l’UE et le Royaume-Uni pour éviter des conséquences économiques désastreuses pour l’emploi au RU et en Europe (baisse de 30 % de la livre sterling depuis le référendum, conséquences sur les coûts des matières premières et de production).
> Protection de la législation relative à la santé/sécurité au travail, de la législation sociale et des droits à l’information et à la consultation pour tous les travailleurs dans l’UE et au RU (maintien des membres du RU dans les CEE, etc.).